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Moulins

Cathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation

HISTORIQUE DE LA CATHEDRALE DE MOULINS

Au XIIe siècle, Moulins n’avait qu’une simple chapelle dédiée à la Vierge Marie autour d’une Vierge Noire  qui, selon la tradition, aurait été offerte par un des Sires de Bourbon.

Après la création du duché de Bourbonnais en 1327, c’est le duc Louis II de Bourbon qui, par une bulle pontificale de 1386, obtenait l’érection de la chapelle en collégiale dédiée à Notre Dame de l’Annonciation.  En 1390, commençait alors la construction de la première collégiale.

Mais l’édifice allait rapidement s’avérer trop petit et, en 1468, Agnès de Bourgogne, veuve du duc Charles 1er de Bourbon, posait la première pierre de l’actuelle collégiale en lisière de l’imposant palais ducal. 

En 1476, à la mort de la duchesse Agnès, la construction fut poursuivie par ses deux fils, les ducs Jean II et Pierre II, et son épouse, Anne de France, fille du roi Louis XI qui élevèrent alors un admirable sanctuaire de style gothique flamboyant percé de remarquables verrières colorées dont les personnages se détachent sur de délicates architectures dessinées en grisaille.
 
Au tout début du XVIe siècle, alors que la puissance des ducs de Bourbon est à son zénith, le duc Pierre II et la duchesse Anne, pour honorer la Vierge, offrirent à la collégiale un somptueux triptyque présentant la Vierge en majesté, dit triptyque du « Maître de Moulins ».

Pendant les Guerres de Religion, l’édifice fut épargné grâce à la protection de la Vierge Noire qui permit de mettre en fuite les protestants qui s’étaient emparés de la ville de Moulins en 1562.

Au cours des siècles suivants, la Vierge Noire fut honorée par de nombreux et illustres visiteurs. Des hommes d’église tels que St François de Sales en 1619, Ste Jeanne de Chantal, en 1641, ou encore St Benoît Labre en 1773.  Mais aussi nombre de rois et reines de France : Henri II et son épouse, Catherine de Médicis, Louise de Lorraine, Marie de Médicis,  Anne d’Autriche  et Louis XIV.

Mais, en 1793, la Révolution allait commettre  d’irréparables dommages à l’édifice. La collégiale des ducs de Bourbon verra alors sa statuaire brisée, ses vitraux mutilés et son trésor pillé. Toutefois, la Vierge Noire, cachée par un cordonnier, et le triptyque du Maître de Moulins qui, par précaution avait été démembré, furent épargnés.

Ce n’est qu’en 1822 que Moulins est érigée en diocèse. Mais il faudra attendre en 1850 la nomination comme évêque de Moulins de Mgr Pierre-Simon de Dreux-Brézé,  pour envisager la transformation de la collégiale en cathédrale du nouveau diocèse. Deux ans plus tard, en 1852, les travaux étaient confiés à l’architecte Jean-François Lassus, élève d’Eugène Viollet-le-Duc. 

Lassus avait prévu  un projet ambitieux : il prolongeait la collégiale des ducs, qui devenait le chœur du nouvel édifice par une nef surbaissée  de sept degrés et longue de sept travées dans un style gothique primitif  rappelant la cathédrale Notre Dame de Paris. La façade de la nouvelle cathédrale devait être couronnée de deux tours jumelles surmontées de flèches rappelant celle de la cathédrale de Notre Dame deChartres. Mais Lassus mourut en 1857 alors même que les travaux venaient de démarrer et il fut remplacé en 1860 par Eugène Millet. 

Après vingt-quatre ans de travaux, la cathédrale Notre Dame-de-l’Annonciation de Moulins était enfin officiellement inaugurée en 1880.

En 1948 enfin, la cathédrale reçut la visite de Mgr Roncalli, nonce apostolique en France, qui allait plus tard devenir pape sous le nom de Jean XXIII, venu prier la Vierge Noire d’avoir protégé l’ancienne cité des ducs de Bourbon des désastres des deux conflits mondiaux. Une plaque de marbre gris en garde le souvenir.
 

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