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Dijon

Cathédrale Saint Bénigne


La cathédrale de Dijon dédiée à Saint Bénigne patron de notre diocèse surprend le visiteur par son austérité et sa sobriété. En effet derrière sa façade aux contreforts massifs et saillants, aux grosses tours octogonales couvertes comme des bonnets, de toits coniques multicolores, sa triple nef gothique bourguignon, bâtie pour des moines, la cathédrale ne fait montre d'aucune ostentation : point de rosaces démesurées, point d'immenses verrières dévoreuses de murailles; cet édifice pur, élégant, froid et sans fantaisie se souvient de ses origines romanes et de son passé monacal : construit au XIVème siècle, sur les vestiges d'une église romane, le  bâtiment a été jusqu'en 1790 l'église abbatiale de la communauté des moines bénédictins de Saint Maur assurant le culte de Saint Bénigne, évangélisateur de la Bourgogne, inhumé à cet endroit au IIème siècle de notre ère, selon une tradition orale bien établie.  

C'est en 511 que l'évêque Grégoire de Langres  dont dépendait alors Dijon, aurait autorisé le culte de St Bénigne ; vers l'an 1000 l'abbé Guillaume de Volpiano dit Guillaume de Dijon a construit une église romane au-dessus du tombeau, flanquée d'une rotonde sur trois niveaux, dont il ne reste aujourd'hui que l'étage inférieur servant de crypte à côté desz vestiges du sarcophage de Bénigne. Cette magnifique église romane s'écroule en 1272 et l'abbé Hugues d'Arc entreprend sa reconstruction dans le style gothique; elle sera consacrée en 1394. C'est ce monument que nous contemplons aujourd'hui. 

Ce n'est qu'en 1731 que Dijon fut érigé en évêché et sa première cathédrale fut l'église Saint Etienne, désaffectée à la Révolution. C'est dans ces conditions que le 6 mai 1792, l'église abbatiale de Saint Bénigne fut consacrée cathédrale de l'évêché constitutionnel après la dissolution de la communauté des moines de Saint Maur. Entre 1793 et 1795, des cultes révolutionnaires y furent célébrés et le 21 juillet 1795, la cathédrale fut définitivement rendue au culte catholique.

En raison des vicissitudes historiques l'église ne conserve rien de son lustre passé, toute la décoration intérieure (stalles, boiseries, vitraux, jubé, sculptures, statues et trésor) ayant été saccagée, pillée ou vendue à l'exception des orgues du XVIIIème siècle des Frères RIEPP. La remise en état se fit progressivement au cours du XIXème siècle, à partir des dépouilles des églises désaffectées ou démolies de la ville : autel de la Sainte Chapelle, statues de l'ancienne cathédrale Saint Etienne, vitraux reconstitués, plusieurs cénotaphes d'hommes illustres  ou d'écclésiastiques ont été disposés le long des murs ou à l'entrée de la nef. Les cendres de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne reposent sous la tour septentrionale dite des fonts baptismaux. 

Une flèche culmine à 100 mètres de hauteur au-dessus de la croisée du transept. Un bourdon de presque 7 tonnes fait entendre sa note grave et un carillon égrène ses notes lors des jours de fêtes solennelles 

Il faut souligner la présence de la Maîtrise de la cathédrale, école maîtrisienne régionale, qui rehausse par la qualité de ses chants les offices célébrés à la cathédrale. Grâce à cette Maîtrise réputée, Saint Bénigne est selon l'expression de Joseph Samson, qui fut maître de chapelle de la Maîtrise(1930-1957), « la cathédrale enchantée ».