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Nevers

Cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte

La cathédrale de Nevers est un monument étonnant, chargé de plus de quinze siècles d'histoire, depuis le baptistère du VIème siècle jusqu'aux vitraux du XXIème siècle. Elle surprend par la présence inattendue de ses deux chœurs opposés, l'un roman, l'autre gothique, et par l'absence de façades ; on y accède par des portails latéraux, rejetés au nord et au sud.

Reconstruite à plusieurs reprises depuis sa fondation au VIème siècle, l'église cathédrale prend le nom de Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte en 802, sous l'épiscopat de St Jérôme de Nevers, grâce aux libéralités de Charlemagne. Le chevet roman bâti peu après l'an mil à l'initiative de l'évêque Hugues de Champallement présente une belle élévation à trois niveaux, avec chœur occidenté, surélevé, reposant sur une crypte et surmonté d'un cul de four, orné à fresque d'un Christ en gloire. Après un incendie en 1211, qui ruine le quartier épiscopal et canonial, l'évêque Guillaume de Saint-Lazare entreprend la reconstruction de la nef et d'un nouveau chœur, cette fois tourné vers l'orient, face à l'ancien. La nef de la première moitié du XIIIème siècle présente un décor sculpté unique : le triforium est orné de quarante personnages, extraordinairement variés qui nous disent toute la diversité de l'Eglise assemblée tandis que les anges au-dessus relaient leur prière vers le Très-Haut. Le chœur ne sera finalement achevé qu'un peu plus de cent ans plus tard et consacré le 31 mars 1331. Au court du  XVIème siècle, l'édifice est complétée par une tour de 51 mètres, admirablement sculptée et ornée de statues colossales (qui font actuellement l'objet d'un imposant programme pluriannuel de restauration).

Après le bombardement de 1944 qui laisse la cathédrale en ruine, c'est par hasard qu'ont été découverts les restes d'un baptistère mérovingien remontant à la fondation-même de l'évêché en l'an 502 par St Eulade, premier évêque de Nevers. Puis, à la suite à plusieurs décennies de travaux de restauration et de reconstruction, un ambitieux programme de vitraux contemporains couvrant les 1052 m² de verrières en un peu plus de vingt ans (de 1988 à 2009) vient éclairer la cathédrale avec des œuvres résolument modernes d'Ubac, Alberola, Viallat, Honneger et Rouan.

Maintes fois construite, détruite, reconstruite, embellie, restaurée, toujours inachevée et encore en devenir, la cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte de Nevers nous rappelle que l'histoire continue et que chaque époque doit lui apporter sa pierre. A l'exemple de la cathédrale, c'est l'Eglise de pierres vivantes qui est tous les jours à bâtir ; tel est sans doute le message que nous livre cet édifice aussi surprenant qu'attachant.

<sup>{Crédit photo : Patrick Leriget}</sup>
 

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